3 bons conseils en sophrologie par Alain Lancelot

Suite de l’interview d’Alain Lancelot


Pouvez-vous nous donner des exemples de résultat obtenu grâce à votre accompagnement sophrologique ?

J’ai travaillé avec un grand patron qui était au bord du burn-out. Nous avons exploré la prise de recul par rapport à sa situation, ses capacités ou non de déléguer, de faire confiance, de s’octroyer des pauses, tout ce qui permet de se ressourcer, de reprendre contact avec soi, car souvent ces personnes-là oublient leur corps, même lorsque ces derniers leur font des signes d’alerte. Autre exemple, je me souviens d’un comédien et danseur qui avait obtenu un rôle dans lequel il devait chanter. Une personne « bien intentionnée » lui répétait régulièrement que parce qu’il était danseur il ne saurait pas être bon chanteur. Il était donc dans une spirale de dépréciation de lui-même, de doute. On a donc travaillé ensemble sur ce qu’on appelle les croyances limitantes, celles qu’on se forge soi-même. On a travaillé pour apprendre à ne pas être dans l’enjeu, mais dans « l’en-je ». Aujourd’hui il est sur scène régulièrement et fait de très belles prestations, car il est devenu complètement autonome. Il sait qu’il est à la bonne place, au bon endroit et au bon moment.

En quoi la sophrologie est un apprentissage ?

J’aime bien le mot apprentissage : un « apprenti sage », pour être sage il faut apprendre la sagesse que l’on a tous à l’intérieur de nous. Cela n’a rien de compliqué d’ailleurs, et rien qu’avec la respiration ventrale, il suffit parfois de cinq minutes pour aller mieux. Ce qui est très compliqué souvent c’est de revenir à la simplicité. La sophrologie est un moyen de revenir aux exercices de base millénaires, ce que les bébés savent faire tout à fait naturellement. Revenir dans le moment présent, être présent au temps présent, comprendre qu’il faut faire plus attention à soi qu’à moi.

Auriez-vous 3 bons conseils à donner à ceux qui s’intéressent à la sophrologie ?

Oui cela correspond d’ailleurs à trois temps de la sophrologie : découverte (un exercice), conquête (on le ressent en soi) transformation (la transformation opère).

Premier conseil, c’est d’apprendre à être à l’écoute de son corps. Nous sommes tout le temps dans la communication à « l’extérieur » de nous, mais nous n’écoutons pas ce qui vient du corps, les signaux de la maladie. Et pourtant c’est aussi dans le mot : « mal a dit », on ne peut pas faire plus clair… Si on le fait au moment du signal, il y a moins de risque que cela devienne grave.

Deuxième conseil, revenir dans le moment présent. Par exemple, pourquoi parler du « stress de la rentrée » au lieu de rester ouvert à ce qui va arriver, au nouveau. On anticipe sur des choses futures, on se stresse pour des choses qui ne sont pas arrivées, ou qui n’arriveront même jamais. Le passé est passé, il n’existe plus, le futur n’existe pas encore, où il n’existe que dans le présent, donc tout se joue dans le présent.

Le troisième conseil, ce serait de penser aux autres, car notre état intérieur influence toutes nos relations. Et il faut déjà être bien avec soi-même, car comment voulez-vous être bien avec les autres si vous êtes à l’intérieur dans le stress et la confusion. Pour donner de la joie et du bien-être, il faut les avoir en soi.  La conscience sophronique pour moi c’est ceci : quand on ne peut pas changer le monde dans lequel on vit, changeons notre façon de vivre dans le monde. Je peux vous donner un exemple : si dans une situation nouvelle, plusieurs personnes viennent vous voir et vous demandent « alors pas trop stressé ? » et que vous ne l’êtes pas, au bout d’un moment vous allez finir par vous dire que, finalement, peut-être que vous l’êtes un peu. C’est pourquoi il ne faut par se laisser influencer, « polluer » par le stress des autres, et par le calme intérieur, le distribuer autour de soi.

Le message pourrait être : changez-vous vous-mêmes et les autres seront transformés, mais sans que vous cherchiez à les transformer. C’est vrai pour le sophrologue : plus il cherche à transformer la personne qu’il accompagne et moins il va obtenir de résultats, car il sera trop dans le but, dans le « il faut que ». Il vaut mieux proposer, car c’est la personne par l’entraînement, qui fera que son mental bougera.

La sophrologie donne des clés pour apprendre à se servir de son mental, à tenir les rênes de son mental. Et à se maintenir en bonne santé.


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