Lutter contre l’insomnie : 6 choses à savoir

Nous savons tous ce que c’est que de se tourner toute la nuit dans son lit sans trouver le sommeil, mais pour près de 10 % des Américains, l’insomnie est un problème chronique — d’une durée d’un mois ou plus, et caractérisée par la difficulté à s’endormir ou à rester endormi (en France, 25 % de la population est touchée par les insomnies et jusqu’à 50 % au cours de certaines maladies neurologiques).


Insomnie tout savoir sur les dernière études

L’insomnie non traitée peut créer de graves problèmes explique Steven Feinsilver, directeur du Centre de médecine du sommeil à l’Hôpital Mount Sinaï à New York. Sans parler du risque de s’assoupir au volant, un manque récurrent de sommeil peut entraîner des maux de tête, maux de dos, irritabilité, baisse de l’immunité et d’autres problèmes de santé.

Les gens qui ont une mauvaise qualité de sommeil ont un risque plus élevé en tout, de la dépression à l’hypertension artérielle jusqu’à une réduction de l’espérance de vie. Cela ne signifie pas que les personnes souffrant d’insomnie sont condamnées. En parler à votre médecin (ndlr. ou votre thérapeute de médecine complémentaire:) peut vous aider à déterminer la cause de votre trouble et trouver le meilleur traitement pour retrouver un bon sommeil (un indice : ce ne sera probablement pas une pilule !).

Mais avant de prendre un rendez-vous, voici ce que vous devez savoir sur l’insomnie.

1) Vous pouvez avoir une prédisposition

« Certaines personnes sont tout simplement prédisposées à mettre leur cerveau en sommeil », dit Feinsilver. Ceux qui ne sont pas naturellement de bons dormeurs pourraient avoir une raison biologique pour l’expliquer (en rapport avec une structuration chimique unique du cerveau, peut-être). Il est possible qu’ils aient grandi avec une mauvaise « hygiène de sommeil », n’avoir jamais eu un horaire régulier ou une routine dans l’heure du coucher, par exemple. Si vous êtes sujet à l’insomnie, des traitements tels que la thérapie cognitivo comportementale (TCC) peuvent aider à « restructurer » votre cerveau. « Le sommeil est un besoin biologique puissant et si vous ne le gâchez pas, vous n’en aurez que des bienfaits », ajoute Feinsilver. « Et si vous les gâchez, il est généralement assez facile à corriger une fois qu’on a mis le doigt sur ce que le patient ne fait pas bien. »

2) Lutter contre l’insomnie : cherchez les « deux P »

« Quand une personne qui a toujours bien dormi a tout à coup du mal à s’endormir ou à rester endormie, les médecins sont à la recherche de deux facteurs », développe Feinsilver : la Précipitation (au sens chimique) et la Perpétuation. La première cause est un événement stressant, bon ou mauvais, qui crée une perturbation initiale de sommeil. La deuxième, est ce qui perpétue l’insomnie, même après que l’événement stressant soit passé. La première repose sur des facteurs déclenchants très différents, depuis le stress avant de passer un examen, la planification d’un mariage… Pour la seconde par exemple, c’est le comportement qui consiste à se coucher à n’importe quelle heure et à ne jamais se lever au même moment chaque jour.

3) Cela peut être lié à la dépression

« La dépression peut entraîner un mauvais sommeil et un mauvais sommeil peut causer la dépression, et il est souvent difficile de dire lequel vient en premier » explique Feinsilver. Une étude australienne récente a montré que l’insomnie est liée à la dépression, au trouble d’anxiété généralisée et au trouble panique chez les adolescents. Les auteurs de l’étude notent « qu’avoir de l’insomnie en plus de l’anxiété ou la dépression peut encore intensifier les problèmes qui viennent avec les troubles précités. » De même, une étude canadienne de 2013 a révélé que le traitement des deux conditions simultanément peut améliorer les symptômes de chaque.

4) « Les pilules de sommeil » ne vont pas vous mener très loin

Si vous souhaitez vous défaire de l’insomnie pour de bon, les médicaments ne sont pas la bonne réponse. (Les somnifères peuvent vous aider à lancer votre soirée pyjama, mais leurs effets peuvent s’estomper s’ils sont utilisés à long terme.) Ce qui est le plus important est le respect des règles pour une bonne nuit de sommeil, insiste Feinsilver. Il faut que votre chambre soit fraiche et sombre; vous devez éviter la caféine jusqu’à 12 heures avant de vous coucher; vous devez aller au lit à la même heure chaque nuit; et ne pas dormir plus d’une heure en plus le week-end – même si vous avez enfreint la règle précédente et êtes resté dehors tard la nuit précédente.

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« Vous feriez mieux de vous lever à l’heure habituelle et de faire une sieste à midi pour compenser une partie de cette perte de sommeil, » dit-il. Et à propos des siestes : elles peuvent être très utiles pour les personnes qui ne dorment pas sept ou huit heures par nuit. Mais limitez-les à une heure ou moins, et ne les prenez dans les six heures suivant votre heure du coucher. De plus, si votre médecin vous recommande un traitement de privation de sommeil (ce qui signifie passer un nombre d’heures au lit, que vous dormiez ou pas), vous aurez envie d’éviter de ramper sous les couvertures toute la journée.

5) La nutrition peut éventuellement aider…

Une récente étude de l’Université d’État de Louisiane a constaté que la tarte avec du jus de cerise avait amélioré les symptômes d’insomnie chez les personnes âgées, et les études ont suggéré que les remèdes à base de plantes, comme le thé à la camomille, peuvent aider aussi. Feinsilver dit que ce ne fera probablement pas de mal, mais estime qu’une grande partie de leur bénéfice provient de l’effet placebo. « Cela ne veut pas dire que cela ne fonctionnera pas ou que je suis contre eux », a-t-il ajouté. « Si quelque chose que vous buvez semble vous aider à vous endormir, j’y suis tout à fait favorable. » Parfois, les herbes calmantes dans les boissons et les thés peuvent aider à apaiser votre esprit et vous donner cette sensation de somnolence.

6) Y porter trop d’attention peut être contreproductif

Certains médecins demandent parfois à leurs patients insomniaques à tenir un « journal de sommeil » afin d’aider à identifier les facteurs dans le mode de vie qui les font se garder éveillé, mais Feinsilver déconseille l’analyse de votre sommeil pendant trop longtemps.

« Plus vous y pensez, plus il est difficile de s’endormir, » explique-t-il. « La meilleure chose que vous pouvez faire est d’essayer de l’ignorer et retirer votre attention de ce problème ». Une façon d’y arriver pourrait être la méditation. Dans une étude récente du centre médical de l’Université Rush à Chicago, les insomniaques qui ont pratiqué la « méditation de pleine conscience » pendant huit semaines ont eu un bien meilleur sommeil et des taux de rémission plus élevés que ceux qui ne l’ont pas pratiqué.

Réalisé à partir du texte d’Amanda MacMillan – Life by DailyBurn – HuffPost

Photos : Alyssa L. Miller (N&B) et Adam Goode (cc)


Quelques bons liens à visiter :
– 
Une page « Insomnie » sur France Info
– Sommeils et Insomnies – Université Lyon 1 – Pour la Science.
– Certains somnifères renforceraient le risque d’Alzheimer. Le Nouvel Observateur. : Des chercheurs montrent que la prise de benzodiazépines durant plus de trois mois est associée à un risque accru d’Alzheimer pouvant atteindre 51%.