Musique et santé : vive la musicothérapie !


Il y a plusieurs siècles, peut-être même de tout temps, la musique et le son ont été utilisés pour accompagner des troubles psychiques et psychologiques, sinon pour soigner. À commencer par le célèbre psychiatre et neurologue Oliver Sacks qui lui doit son retour à la mobilité après une mauvaise chute d’escalade qui le priva de l’usage de l’une de ses jambes.

Elements-de-musicotherapiePour en savoir plus, et pour commencer sur le sujet, Le.Mag donne la parole à Alain Cabéro, éducateur spécialisé, musicothérapeute et ethnologue et qui a rédigé la préface du livre  » Éléments de musicothérapie  » de Gérard Ducourneau, dans la Collection Psychothérapies, chez Dunod.

« Musique, thérapie, deux mots dissociés, souvent associés. Quand l’un est censé ravir l’oreille, l’autre est censé soigner. Alors, par un raccourci par trop hasardeux la musique est investie de rôle soignant et devient musicothérapie. Sonné par la musique. Et, certains n’hésitent pas à proposer une pharmacopée musicale, comme : « Le Cœur des pèlerins » de « Tannhaüser » de Wagner qui agirait contre la colère. Contre la jalousie il suffirait d’écouter l’ouverture des « Maîtres Chanteurs » de Wagner, contre les grandes douleurs morales l’ »étude en sol majeur » de Chopin et le « Concerto pour violoncelle » de Dvořák ou encore de Beethoven, « la Sonate Pathétique »… Mais ne nous attardons pas sur ce dernier adjectif, il en dit déjà assez long.

Il faut reconnaître que depuis la nuit des temps, l’homme a cherché à apprivoiser la nature en reproduisant la musique qu’elle proposait, et ce pour mieux comprendre et interagir dans le monde qui l’entoure. La maladie questionne dans le même sens. Si les exemples de musicothérapie, dans le sens de soigner médicalement sont légions, il n’en reste pas moins discutable d’un point de vue thérapeutique. Florimond Hervé avait remarqué l’action bénéfique que proposait son jeu à l’orgue sur les « agités », les « fous ». À Taranto, en Italie, le tarentulisme montrait bien que le jeu du luth guérissait de la morsure de la tarentule – Cf. Ernesto de Martino, Le Monde magique (NDLR : extraordinaire livre à lire pour tous ceux qui sont intéressés par l’ethnologie des représentations magiques).

Mais, ne nous y trompons pas la musique ne guérit pas et jamais elle ne proposera un tel épilogue. Si, comme nous pouvons le constater, elle peut avoir des effets bénéfiques sur l’esprit humain, il ne faut pas voir en ces termes un principe actif de rémission de telle ou telle maladie.


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