Musique et santé : vive la musicothérapie !


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« Sans nul doute apporter un état de mieux-être à un état de moins-bien-être, proposer l’ouverture de nouveaux canaux de communication et, sans aucun doute, dépasser les idées reçues. Celles-là mêmes qui fondent la rumeur publique, objet même de toutes les vérités.

Dans la première édition du présent ouvrage, Gérard Ducourneau écrivait que la musicothérapie ne pouvait s’adresser au sourd, et ce par une logique implacable. Nous le savons bien, le sourd n’entend pas et donc ne peut pas avoir accès à la musique, alors la musicothérapie…

Par la recherche anthropologique et l’expérience vécue, il s’avère que bien au contraire le sourd entend et a accès à la musique. Mais entendons-nous bien, ce qu’entend le sourd est complètement différent de ce que nous pouvons entendre et même de ce qu’il entend en fonction de son degré de surdité et que pour finir des sourds de même degré de surdité n’entendent pas la même chose.

C’est ici que le mot « entendre » va prendre tout son sens. Au regard de ce que disait Pierre Schaeffer, entendre, dans son sens le plus large de l’audition, c’est donner du sens à ce que l’on entend. Et c’est dans ce dernier registre que peut s’inscrire la notion de musicothérapie auprès de personnes sourdes. Il n’est nullement question de guérir la surdité, la surdité n’est pas une maladie et la musicothérapie ne va pas faire entendre un sourd comme par miracle. Non, la musique va permettre d’utiliser les restes auditifs de chacun et de donner du sens à cette multitude de sons déjà existants, mais tellement « brouillons » qu’ils sont relégués dans les bas-fonds de la conscience.

La musicothérapie ne sera donc pas un remède miracle, mais une approche différente dans ce complexe son/êtres humains/son et dans le système complexe qu’est la communication.

« On ne peut pas ne pas communiquer qu’on le veuille ou non » nous dit Waltzlawick dans « Une logique de communication ». C’est en cela que la musicothérapie va trouver une place légitime : permettre la communication pour mieux appréhender ce monde, que l’on ressent comme étant parfois hostile, qui nous entoure. Chercher sinon des réponses du moins des éléments de réponse aux dissonances qui altèrent parfois la symphonie de nos histoires. »

Musique&Sante

Voir en complément, voir les débats du « Colloque « Musique, sciences et santé, accord majeur« , proposés par la Sacem, avec notamment des Tables rondes « Quelle place pour la musique dans la santé publique ? », « De la Musicothérapie à la Recherche Fondamentale ».

Et aussi le site Musique & Santé
Les établissements de soins, à travers l’intervention d’artistes, deviennent lieux de culture et peuvent être l’occasion de rencontres privilégiées avec la création artistique. Ces instants partagés avec le patient, sa famille, les soignants et le musicien sont des fenêtres ouvertes sur l’extérieur, créant de nouveaux espaces d’expression et de communication durant l’hospitalisation.


Photo de Une : midiman (cc)