12 photographies représentant les sensations de dépression et d’anxiété
Cette série de photographies reprend l’exposition « My Anxious Heart » (Mon Cœur Anxieux) de l’artiste Katie Joy Crawford.
Le mot de Katie Joy Crawford
Le printemps 2015 aura été chargé, plein d’expériences, et à changer ma vie d’une manière incroyable. Je suis passé par tant de haut et de bas émotionnels, pour finalement connaître une expérience cathartique. « My Anxious Heart » n’a rien d’enfantin. J’ai combattu l’anxiété pendant une décennie pour au final réussir à l’exposer en pleine lumière.
« My Anxious Heart » explore et identifie comment émotionnellement et corporellement les troubles d’anxiétés généralisés peuvent être vécu d’une perspective personnelle. Comme j’ai vécu l’anxiété la majorité de ma vie, j’ai choisis de dépeindre photographiquement cette bataille et cette constante présence. Puisque que c’est de mon esprit que cette anxiété est née, j’ai fait le choix d’interpréter mes rôles à la fois en tant qu’instigateur et en tant que victime à travers l’autoportrait.
Mon interprétation des symptômes à travers mes images cherche à expliquer la façon dont la véritable anxiété à la capacité de drainer jusqu’à la dernière goutte d’aspiration. Cette représentation est obtenue dans les photographies par l’usage d’objets et de matériaux noirs qui interagissent subtilement dans le cadre. Manipuler les images de cette manière évoque la présence persistante du sentiment de surprotection. En fournissant à ces images surréalistes, comme des représentations de l’anxiété, dans un portrait réaliste, le spectateur est guidé à travers la lutte interne et externe d’une personne vivant avec un trouble de l’anxiété.
En utilisant mes propres histoires et expériences, j’ai voulu capturer l’essence première de l’anxiété. A travers ce parcours personnel, j’ai grandi et j’ai appris que représenter ses peurs possède des vertus thérapeutiques, c’est aussi une passerelle qui incite d’autres personnes à s’exprimer sur le sujet et à commencer leur propre parcours de guérison.
Les photographies de l’exposition
Une bouteille de verre n’est pas lourde. C’est pratiquement sans réfléchir que vous en attrapez une. Mais qu’est-ce qui se passerait si vous ne pouviez pas la vider ou la poser? Qu’est-ce qui se passerait si vous deviez supporter ce poids pendant des jours… des mois… des années? Le poids ne change jamais, mais le fardeau si. Arrivé à un certain point, vous ne vous rappelez même plus à quel point elle a pu paraître légère. Parfois vous avez besoin de toutes vos forces pour prétendre qu’elle n’est pas là. Et parfois vous devez juste la laisser tomber.
J’avais peur de dormir. Je ressentais la panique la plus brute dans le noir complet, en vérité, le noir complet n’était pas effrayant. C’était cette petite lumière qui dessinait une ombre – une ombre terrifiante.
Ma tête est rempli d’helium. La concentration s’évanouie. Une si petite question à prendre. Une si petite question à laquelle répondre. Mon esprit ne me le permet pas. C’est comme si un millier de circuit se croisaient tous en même temps.
Ils n’arrêtent pas de me dire de respirer. Je peux sentir ma poitrine bouger de haut en bas, de haut en bas, de haut en bas. Mais pourquoi je continue de suffoquer? Je met ma main devant mon nez, pour être sûr qu’il y est de l’air. Je ne peux toujours pas respirer.
Sensation d’engourdissement. Combien oxymorique. Combien approprié. Est-ce que vous vous sentez vraiment engourdie ? ou est-ce l’inhabilité de ressentir ? Suis-je si usé d’être engourdie que je l’ai assimilé à une véritable sensation ?
Prisonnière de mon propre esprit. Instigateur de mes propres pensées. Plus je pense, pire c’est ? Moins je pense, pire c’est. Respire. Juste respire. A la dérive. Ce sera bientôt plus facile.
C’et bizarre – dans le gouffre de votre estomac. C’est comme quand vous nagez et vous voulez poser les pieds mais l’eau est plus profonde que ce que vous pensez. Vous ne pouvez toucher le sol et votre cœur s’arrête de battre.
Coupé si profondément c’est comme si ça n’allait pas guérir… La douleur et si réelle, c’en est presque insoutenable. C’est ce que je suis devenu… Cette coupure, cette blessure. Tout ce que je sais c’est qu’il s’agit de la même douleur ; la respiration tranchante, les yeux vides, les mains qui tremblent. Si c’est si douloureux, pourquoi le laisser continuer? A moins que… peut-être est-ce tout ce que vous savez.
J’ai peur de vivre et j’ai peur de mourir. Quel façon d’exister.
Peu importe combien je résiste, je finis toujours ici désespéré de me retenir, couverte, rompue. Chaque jour je le combat, « tu n’es pas bon pour moi et tu ne le sera jamais ». Mais il m’attend ici quand je me réveille et impatient de me tenir comme je dors. Il retient ma respiration. Il me laisse sans voix.
Tu as été crée pour moi et par moi. Tu as été crée pour mon isolement. Tu as été crée par une défense venimeuse. Tu es fait de peur et de mensonge. Peur de promesse non partagé et perte de confiance si rarement donné. Tu as formé ma vie entière. De plus en plus fort.
La dépression c’est quand vous ne ressentez plus rien du tout. L’anxiété c’est quand vous ressentez trop. Avoir les deux c’est une guerre constante avec votre propre esprit. Avoir les deux ça signifie ne jamais gagner.
Site de l’artiste : www.katiejoycrawford.com
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