Comment la sophrologie vous aide à vaincre le burnout ?

 

« J’étais vidée, épuisée », « je ne savais plus faire la moindre tâche au travail », « Démotivé, ma vie n’a plus de sens ». Ces témoignages sont ceux de personnes – hommes et femmes – ayant fait un burnout. Selon une récente étude, plus de 3 millions d’actifs français ont un risque élevé de faire un burnout (source : cabinet Technologia – 2014).


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1 – Qu’est-ce que le Burnout ?

L’expression burnout devient récurrente ces dernières années. Souvent confondu avec l’épuisement ou la dépression, il s’agit de bien le définir, de comprendre ses mécanismes d’apparition, afin de voir à quel point la sophrologie peut se poser en rôle préventif et curatif, légitimant sa place au cœur du monde du travail.
Le burnout (« consumé jusqu’au bout ») est un état physique, émotionnel et psychologique résultant de l’accumulation de facteurs de stress variés, se répétant continuellement et dans la durée. Il existe trois composantes principales : la fatigue et l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation, la diminution du sens de l’accomplissement et de la réalisation de soi. Le burnout apparaît souvent à la suite d’un état de fatigue ou d’épuisement. Les symptômes sont des difficultés d’endormissement, insomnies, douleurs récurrentes au dos ou à la tête, problèmes de concentration et de mémorisation…, qui perdurent trop longtemps et font basculer dans le burnout. Et bien sûr, le stress professionnel qui dépasse les limites du raisonnable. Or, le tabou pesant sur le stress empêche souvent les actions de prévention, car les travailleurs hésitent souvent à parler du stress ressenti, par crainte ou par honte, ce qui engendre une évaluation tardive des risques et aboutit de plus en plus au burnout. Or, on estime que 50 à 60% des arrêts de travail sont liés au stress, pour une durée moyenne d’arrêt de 36 jours.

2 – Apport de la sophrologie en cabinet

La sophrologie se pose autant dans le rôle curatif que le rôle préventif. C’est évidemment sur l’aspect préventif que je vais insister. La sophrologie permet de prendre conscience de l’état dans lequel on est, afin d’amener à être plus à l’écoute de son corps et de ses sensations. Elle permet, de plus, de renforcer la confiance et l’estime de soi. Donc de bonnes défenses contre le burnout.
Les personnes ayant souffert de burnout ou sentant qu’elles en sont proches, n’osent souvent pas en parler au travail : peur d’être incomprises, elles éprouvent un sentiment de honte, de culpabilité. Dans notre société de compétition, elles ne se sentent souvent pas à la hauteur des tâches demandées. Rencontrer une sophrologue, dans son cabinet, est une des clés pour s’en sortir.
Il s’agit d’un véritable travail d’accompagnement thérapeutique. Après un premier échange afin de mieux connaitre les besoins de la personne, évoquer ses ressources et définir ensemble son objectif, nous passons aux exercices. Les exercices sont très simples, adaptés à la personne. Ils se basent sur la respiration contrôlée, la détente musculaire et la visualisation positive. Je travaille avec les personnes sur la gestion de leur stress, grâce à des exercices qui permettent de se calmer et de prendre du recul. Le travail sur l’attention, la concentration et la mémoire suivent souvent ce premier travail. Le renforcement de l’estime de soi est également une clé pour prévenir le burnout ou s’en remettre, ainsi que le fait de se focaliser pleinement sur le moment présent. « Etre » et non plus « faire ». Les séances de sophrologie agissent tant en préventif qu’en curatif. Il est même fondamental pour quelqu’un ayant souffert de burnout de venir passer quelques séances au cabinet pour renforcer son estime de soi, et donner un nouveau sens à sa vie.

3 – La sophrologie et le monde du travail

Le sophrologue a donc toute sa place dans l’entreprise. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises (petites, moyennes et grandes) sollicitent les praticiens à travers divers types d’actions, afin de lutter contre les Risques Psycho-Sociaux (RPS). La sophrologie s’inscrit dans le cadre de la prévention secondaire : « aider les individus à gérer plus efficacement les exigences et les contraintes du travail en améliorant les stratégies d’adaptation aux sources de stress ou en renforçant leur résistance au stress en soulageant les symptômes liés au stress, d’où l’arrivée des pratiques de relaxation, des exercices physiques ou de la sieste en entreprise » (rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des RPS au travail, du psychiatre P. Légeron et du magistrat Ph. Nasse remis au ministre du Travail X. Bertrand en 2008).
Ces entreprises sont souvent alertées par le médecin du travail, les délégués du personnel, mais aussi l’augmentation de l’absentéisme et la réduction du rendement. Selon la demande de l’entreprise et des salariés, j’agis en séminaire, ou bien en séances collectives ou individuelles. Sur un séminaire d’une à deux journées, je peux sensibiliser et donner de premières clés, afin que les salariés et l’encadrement puissent identifier les agents stresseurs et trouver le moyen de changer le quotidien afin de limiter le stress.

4 – Les bienfaits de la sophrologie en chiffres !

Mais la démarche la plus efficace reste le suivi de séances, en groupe ou de façon individuelle (avec l’intérêt du suivi personnalisé, mais plus difficile à mettre en place en entreprise). J’ai notamment suivi un groupe de 10 personnes sur plusieurs séances, auquel j’ai soumis un questionnaire avant/après séances. Les résultats sont là : 70% des participants ont vu leur niveau de bien-être nerveux et physique s’améliorer et 60% des participants ressentaient leur capacité de concentration et de prise de recul s’accroître. Enfin, 70% ont senti une nette amélioration de leur capacité d’adaptabilité. Et tout cela, sans compter le bienfait immédiat ressenti pendant et après les séances. Les montées de stress étaient aussi mieux anticipées et donc gérées pour plus de 70% des participants au terme du cycle des séances. Et les entreprises ont observé une réduction de l’absentéisme et une productivité en hausse. La sophrologie s’intègre donc très bien au monde des travailleurs, même si le travail en séance individuelle est préférable aux séances collectives, puisqu’on peut alors s’adapter complètement à une seule personne grâce aux exercices personnalisés, et donc permettre aux séances de mieux porter leurs fruits.
La sophrologie est devenue nécessaire en entreprise, afin de participer au mieux-être des salariés, d’améliorer les conditions de travail. Le stress réduit et reconnu renforce la cohésion des équipes. Le burnout est un véritable fléau pour les travailleurs aujourd’hui, il est fondamental de le reconnaître, afin d’encourager à de meilleures prises en charge, mais surtout à la mise en place de vraies politiques de prévention.

Et bien sûr, il ne faut pas attendre que l’entreprise prenne des mesures, et il ne faut pas hésiter, individuellement, à prendre l’initiative de venir me voir lorsque les signaux d’alerte apparaissent, et avant qu’ils se multiplient.


Par Fabienne RAOUL
Sophrologue Professionnelle Certifiée RNCP