Les bénéfices inattendus du tricotage

1. Le tricotage induit un état de relaxation

Le Dr. Herbert Benson, un pionnier dans les relations de santé corps/esprit et auteur de « La réponse par la relaxation», explique que l’action répétitive de l’aiguille peut induire un état de relaxation comme celle associée à la méditation et le yoga. Une fois que vous avez dépassé votre première courbe d’apprentissage du tricotage, le tricotage pourrait abaisser la fréquence cardiaque, abaisser la pression artérielle, et réduire le taux sanguin du cortisol, l’hormone du stress.


Mais contrairement à la méditation, les activités artisanales conduisent à des réalisations concrètes (en l’occurrence un tricot, un pull, un foulard etc), souvent utiles, qui peuvent améliorer l’estime de soi.

Nous pouvons d’ailleurs facilement trouver une certaine fierté à conserver des photos de nos réalisations sur notre téléphone portable, pour nous rappeler nos succès.

Plusieurs études ont par ailleurs fait ressortir les bénéfices de l’accomplissement créatif, dont en particulier le soulagement du stress. Certaines cliniques médicales (notamment la clinique des Pages – Yvelines) utilisent d’ailleurs les activités artistiques et manuelles parmi l’éventail de leurs thérapies.

Une anecdote intéressante qui illustre bien ce bénéfice, celle de ce père d’une fille née prématurément qui a déclaré que, pendant les cinq semaines restées à l’unité néonatale de soins intensifs, « apprendre à tricoter des petits bonnets pour mon enfant prématuré m’a permis de donner un sens dans une période ou je me sentais très impuissant. C’est aujourd’hui devenu un passe-temps, qui me permet de mieux gérer le stress au travail, et qui permet d’accorder à mon cerveau du temps pour résoudre mes problèmes de la vie quotidienne ».

2. Le tricotage aide à surmonter la douleur

D’autres recherches ont révélé que les bénéfices du tricotage vont bien au-delà de la gestion du stress et de l’anxiété et de la satisfaction de la création.

Karen Zila Hayes, un coach de vie au Canada, a lancé un programme innovant en la matière.

Ce coach de vie organise des programmes de thérapie qui intègrent le tricotage pour aider les fumeurs à arrêter, guérir des personnes face à certaines crises psychologiques, et parfois aider les patients atteints de maladies graves à surmonter leur douleur.

Au Canada, certaines écoles et certaines prisons ont décidé d’intégrer des programmes de création artisanale en déclarant qu’ils ont un effet apaisants et peuvent améliorer les relations sociales.

Certaines personnes pensent aussi que l’artisanat contribue à contrôler leur poids. Comme il est difficile de fumer pendant le tricotage, en particulier lorsque leurs mains tiennent les aiguilles et les crochets, il y a moins passé au grignotage lorsque vous vous ennuyez.

D’autres personnes ont constaté que le tricotage les ont aider à soulager la douleur arthritique dans les doigts, voire à retrouver une certaine habilité.

Une étude de l’Université de Colombie-Britannique datant de 2009 a porté sur 38 femmes victimes de troubles de l’alimentation et d’anorexie mentale. L’étude a permis de démontrer que l’apprentissage du tricotage a conduit à des améliorations significatives. 64% des femmes ont déclaré que l’activité a permis de diminuer leurs craintes et les empêchait de ruminer leurs problèmes.

Betsan Corkhill, une coach bien-être en Angleterre, auteur du livre « Knit for health and wellness, » a créé un site web, Stitchlinks.com, dans lequel elle explore la valeur de ce qu’elle appelle le tricot thérapeutique. Parmi les participants de cette thérapie particulière, 54 % des personnes identifiées cliniquement déprimées ont déclaré que le tricot leur a permis de se sentir heureuse ou très heureuse.

Dans une autre étude de 60 personnes souffrant de douleur chronique, Mme Corkhill et ses collègues ont rapporté que le tricot leur a permis de recentrer leur attention, ce qui a réduit la sensation de la douleur. Parmi les hypothèses élaborées, Mme Corkhill a suggéré que le cerveau ne peut traiter qu’un certain nombre de signaux à la fois, et que les activités comme le tricotage rendent plus difficile pour le cerveau d’enregistrer des signaux de douleur. Les résultats Stitchlinks sont disponibles sur leur site web: Stitchlinks.com.

3. Le tricotage entretient votre cerveau

Mais la théorie la plus excitante sur les bénéfices du tricotage serait que le tricotage puisse aider à éviter une diminution des capacités cérébrales avec l’âge. Dans une étude de 2011, une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Yonas Geda E., un psychiatre à la Clinique Mayo aux Etats Unis, a interrogé un échantillon aléatoire de 1.321 personnes âgées de 70 à 89.

L’étude, publiée dans le Journal de neuropsychiatrie et neurosciences cliniques, a permis de constater que ceux qui se livrent à une activité artisanale comme le tricotage ont moins de chances de développer des troubles cognitifs et des troubles de la mémoire. Les chercheurs pensent que les activités d’artisanat favorisent le développement des circuits neuronaux dans le cerveau, qui aident à maintenir la santé cognitive.

À l’appui de cette suggestion, une étude 2014 par Denise C. Park de l’Université du Texas à Dallas et ses collègues ont démontré que l’apprentissage de la courtepointe ou de la photographie a amélioré la fonction de mémoire chez les personnes âgées. A l’inverse, les personnes qui se livrent à des activités qui ne sont pas intellectuellement stimulantes, n’ont pas montré de telles améliorations.


Et vous…qu’attendez vous pour vous mettre au tricotage?